« On confond souvent notoriété et reconnaissance. Le like n’est pas un regard, c’est un réflexe. » Son témoignage met en lumière le mirage de la notoriété numérique, cette lumière crue qui attire autant qu’elle consume. Dans cette civilisation du “prêt-à-jeter digital”, où chaque image chasse la précédente, l’attention devient une monnaie éphémère — et les créateurs, souvent malgré eux, les ouvriers d’une industrie invisible : celle du temps de cerveau disponible. David Ken pousse la réflexion plus loin. Il évoque la responsabilité de cette génération d’“instagrameurs-photographes” qui, à force de produire pour l’algorithme, ont progressivement remplacé les grandes signatures photographiques des années 80, celles qui donnaient du sens avant de chercher la performance. Un glissement silencieux, mais profond, qui bouleverse l’ensemble de la filière : commandes institutionnelles raréfiées, budgets fragmentés, images standardisées, disparition du temps long. « Nous sommes passés d’une culture de l’auteur à une culture de la visibilité », résume David Ken.« Le danger, c’est que plus personne ne prend le temps de regarder vraiment. » À travers ce dialogue entre deux générations, la vidéo interroge ce paradoxe contemporain : jamais les images n’ont autant circulé, et jamais elles n’ont semblé aussi fragiles. BLEG, malgré sa réussite, en a pleinement conscience. Son envie désormais : se recentrer, ralentir, retrouver le sens premier de la photographie — celui d’une émotion partagée, pas d’une performance mesurée. Un entretien lucide, nécessaire, qui dépasse le simple portrait d’un créateur en vogue.C’est une radiographie de notre époque, entre fascination et fatigue du numérique, où le vrai défi n’est plus de capter des followers… mais de retrouver le regard. Rencontre avec @PapeSan @jenybsg6113 @bluegroundhomes @CapCutofficial @itsbleg @SonyEuro @sonyfrance






