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La course aux mégapixels pourquoi faire ?

David Ken photographe

En 2005 sortait le Canon 5D à 12.800 pixels et l’ensemble des photographes professionnels basculaient dans une nouvelle ère numérique.

Bien sûr, comme dans toute révolution, les nostalgiques de l’ancien régime argentique firent un peu de résistance, mais le basculement était évident. Hasard ou convergence, le dernier Leica argentique, le M7 sortait la même année comme un pied de nez au changement annoncé.

C’est en 2005 que j’ai dit à ma femme qu’un jour notre fille, alors âgée de dix ans,  me demanderait « c’est quoi une pellicule photo »!?

Alors pourquoi 12.800 Pixels pour débuter le numérique professionnel en 2005? 

Et bien, sans rentrer dans les détails techniques et les calculs savants, 12.800 pixels est exactement le moment où la photo numérique a rejoint objectivement la qualité du roi argentique.

Bien sûr, les « résistants » vous parleront du grain et de la sensation incomparable de l’argentique, ils rejoindront les adaptes du vinyle en guerre contre la musique désincarnée sur l’iTunes Store. 

Mais, l’usage balaye tout sur son passage, q’on le nomme « progrès »  ou « évolution » l’histoire n’a pas de marche arrière !

Les nostalgiques formeront des clubs qui rendront hommage au grain argentique, au processus de décélération nécessaire à la maturation d’une démarche personnelle, ils retrouveront leur laboratoire de développement argentique et savoureront ,comme moi jadis, la magie de l’image qui se révèle.

Les mélomanes garderont leurs 33 tours comme des reliques bien rangées dans leurs bibliothèques et les écouteront sur leur platine Technics ou Marantz lorsque leurs femmes et leurs enfants seront sortis une petite heure ou partis en vacances d’été.

L’usage ou l’expérience utilisateur balaye tout sur son passage, vous pouvez aller à Deauville en calèche, mais c’est tellement plus commode de prendre sa voiture ou le train.

La photographie d’aujourd’hui ne ressemble en rien à celle que j’ai connue à mes débuts en 1983, nous devions « anticiper », nous préparer nos choix étaient restreints et surtout contraint par la pellicule KODAK, FUJI…

Imaginez un instant la pellicule photo qui était couleur ou noir et blanc, 100 Iso ou 400 iso, calibrée pour la lumière du jour ou la lumière tungstène ! Vous deviez anticiper et emporter des kilos de pellicules à l’autre bout du monde pour être prêt à toutes les éventualités!

Aucun parachute technique, vous ne pouviez voir vos images shootées sur une plage de Thaïlande qu’a votre retour au laboratoire avec ce petit pincement au coeur au moment de recevoir vos images. À cette époque le photographe était encore un « magicien » respecté pour sa vision, sa technique , son style. Aucun « directeur artistique » ne pouvait décider à la place du photographe, nous formions au mieux une équipe complémentaire où chacun connaissait parfaitement sa partition.

Mais revenons à cette course aux Megapixels, le seul usage que nous faisons des Megapixels est sans doute la faculté de recadrage très utile en publicité pour la profusion des formats imposé par les médias sociaux ou encore pour l’impression grand format des abribus ou panneau 4X3.Et enfin pour l’impression de livre d’art ou les 300 dpi reste encore la règle, mais pour combien de temps.

Les boîtiers professionnels plafonnent tous autour des 40 à 60 millions de pixels, ce qui est amplement suffisant pour tous les usages, mais qui occupent aussi nos disques durs de téra-octets dont le prix heureusement ne cesse de diminuer. Mais le comble de l’hérésie c’est que nous donnons une image parfaite de 30 Mo à notre client et qu’ils vous demandent de réduire le poids à 5 MO maximum pour son usage sur son serveur ftp !

Alors, pourquoi investir dans un Sony 7R4 plein de testostérones (61 MPXL) ou un moyen-format Fuji  GFX100 à 100 MPXL  si vos clients vous demande à 95 % de réduire vos images ?

Où positionner le curseur d’investissement pour le renouvellement de votre matériel photo ?

Est-ce plus de pixels, un meilleur autofocus, une meilleure gestion des basses lumières, plus d’images à la seconde…

Seuls les « Game Changer » créatifs comme le Canon 5D de 2005  ont fait changé nos habitudes de travail, la révolution de demain pourrait être le boîtier qui voit dans la nuit et qui nous offre de nouveaux territoires créatifs. Un boîtier qui communiquerait intuitivement avec l’ensemble des médias sociaux, diffuseurs déjà majoritaires de nos images qu’elle soit sportives, artistiques ou d’actualité…

Il suffit en fait de mettre toute la technologie qu’elle soit IA ou communication de notre iPhone dans nos boîtiers pros et la théorie du grand remplacement aura achevé son oeuvre.

Restera alors, la singularité de l’oeil, la culture et l’âme du photographe humain avec ses défauts et ses imperfections et surtout son adaptabilité sans égal.   

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